David Aubaile naît à Paris au printemps 1970 dans une famille de mélomanes avertis. Sa mère, ethnobotaniste férue de musique classique et son père, ingénieur passionné de jazz, le font baigner dès l’enfance dans de multiples environnements phoniques propices à son développement créatif.

Après deux années à Paris c’est l’Angleterre, puis en 1974 un déménagement dans le sud de l’Espagne, à Tolède. Le petit David est immergé dans un nouvel espace linguistique et sonore qui lui donnera le goût des langues, du son, de la découverte prosodique. Sa mère lui apprend la flûte à bec à 4 ans, puis lui enseigne ses premiers rudiments de musique baroque, et l’inscrit au Conservatoire municipal à leur retour à Paris pour commencer la flûte traversière et le solfège. Il a 10 ans. Bien plus intéressé par ce qui se vit à l’extérieur, il le quitte à 16 ans pourvu d’un simple Diplôme de Fin d’Etudes, mais armé des fondations solides qui lui permettent d’aborder ses premiers groupes de musique et d’apprendre le piano et l’harmonie en autodidacte.

Photo PL Jamain

Tout en faisant des études de droit et de japonais ancien, il commence à se former sur le tas dans diverses formations de jazz, funk et rythm’blues, avec lesquelles il joue dans les nombreux clubs parisiens des années 80-90. Son apprentissage auprès de musiciens comme Suleiman Hakim, Chris Henderson, Wayne Dockery ou encore Gilles Renne le familiarise avec le jeu collectif, l’arrangement et la composition. Une école hors-les-murs, à l’expérimentation vive et sereine.

Au début des années 90, il intègre à la flûte le groupe Moya, fondé par Mathias Duplessy, avec Mehdi Haddab (Speed caravan, Duoud, Ekova), Arash Khalatbari et Thomas Ostrowiecki. Cette formation lui fait mettre le pied concrètement dans la « musique du monde », style qui connaît alors son essor à Paris. Sa voie s’accélère et pour son plus grand plaisir les musiques africaine, maghrébine, orientale, deviennent son quotidien. C’est l’époque de sa rencontre avec le batteur Karim Ziad, alors au sein du groupe « Djurdjura », mais ils n’auront pas de collaboration suivie avant 1999.

En 1994 David Aubaile remplace Baptiste Ferre comme pianiste de la chanteuse Saphô qu’il accompagne en tournée internationale. S’ouvrent de nouvelles rencontres musicales : Nass el Ghiwane, les frères Binet, Hatem Bedoui, puis Bruno Garcia, en 1997, qui vient de fonder le groupe « Sergent Garcia ». David l’aide à monter son équipe, avec succès. Le premier album, réalisé par Renaud Létang se vend à 600 000 exemplaires et emmène le groupe dans plusieurs tournées mondiales. David intègre également la formation de Salif Keita avec qui il enregistrera le célèbre album « Moffou » – avec entre autres Cesaria Evora – et plus tard « Mbemba ».

C’est en 1999 qu’il donne corps à sa complicité musicale avec Karim Ziad en rejoignant sa formation « Ifrikya », aux côtés entre autres de Michel Alibo ou Linley Marthes à la basse, et Vincent Mascart ou Alain Debiossat au saxophone. Ils enchaineront alors disques et concerts dans le monde entier jusqu’à aujourd hui.

En 2001 il participe à la première édition des « Voix de l’Espoir », collectif féminin à l’initiative de Nalini Cazaux et Princess Erika, puis aux premiers spectacles des « Folles nuits Berbères » qu’il accompagnera six années de suite au Cabaret Sauvage. L’année 2003 voit la fin de son investissement dans « Sergent Garcia », et sa première expérience au théâtre lorsqu’il codirige L’Opéra d’Casbah, un spectacle de Fellag mis en scène par Jérôme Savary à l’Opéra Comique. David Aubaile enchaine ensuite les tournées avec Tété, Akli D, Lokua Kanza, et devient directeur musical de Safy Boutella pour son « jubilé », emmenant 40 musiciens sur de nombreuses scènes mondiales.

En 2009, il commence à accompagner le chanteur de raï Khaled. Il se lie d’amitié la même année avec Areski Belkacem, compagnon de Brigitte Fontaine, avec qui il fera un disque avant de travailler avec cette dernière sur scène et en studio. A bientôt quarante ans c’est son premier rendez-vous avec l’écrin ciselé de la « chanson française ». David Aubaile travaille ensuite avec Oxmo Puccino, Thione Seck ou encore Nadeah, avant de collaborer avec le metteur en scène Gerold Schumann. Ensemble ils montent d’abord un spectacle autour des textes de Brigitte Fontaine, « Colère Noire », que David met en musique et interprète au Théâtre du Lucernaire à Paris pendant 4 mois, puis reprennent « Mère Courage » de Bertolt Brecht, qu’il ré-orchestre et interprète sur scène. Les tournées continuent, tantôt avec Khaled, Karim Ziad, Le Coz ou Brigitte Fontaine.

C’est en 2013 que David Aubaile devient enseignant au CIM, école historique de jazz, y voyant une occasion inédite de faire partager ses connaissances en piano, improvisation, harmonie, et autres pratiques collectives. En 2014 on lui propose la direction musicale de l’adaptation française du spectacle « Dirty Dancing, L’Histoire Originale sur Scène ». Nouveau genre, nouvelle expérience à succès. S’en suivront un an de préparation, puis près de 200 représentations jusqu’en 2018, dont deux mois au Palais des Sports de Paris en 2015. Le temps de repartir en tournée avec Arthur H, Khaled ou Karim Ziad, David revient à la comédie musicale en 2017 et réunit une équipe exceptionnelle ( Michel Alibo, Karim Ziad, Eric Mula, Thomas Naïm entre autres) comme directeur musical résident de « Bodyguard, Le Musical ».

Depuis 2016, David Aubaile accompagne la tournée de la mythique Calypso Rose.

Parvenu à une maturité musicale et personnelle assumée, il est temps de laisser surgir les projets personnels… C’est comme toujours tous horizons.

En septembre 2018, il sort un album en trio, « Thinko« , sur le label Promise Land et distribué par Socadisc. Accompagné par des camarades de longue date, Karim Ziad et Chris Jennnings, il s’ouvre la voie à une musique originale « simple mais complexe ». S’ensuivent des concerts en France, en Europe et en Afrique du Nord. Le projet est booké par Tournesol Prod.

Parallèlement à Thinko, il commence à écrire pour un duo acoustique avec le violoncelliste Frédéric Deville, projet de musique originale à tendance classique qui verra le jour sous le nom de « Dolce Ostinato ». Le disque est sorti en janvier 2022 sur le label Tchaï, distribué par Inouie et booké par Giro Music.

Il initie avec Julien Tekeyan, le duo HiMA, où l’électro se mêle au jazz ou à la pop, sous forme d’improvisation maîtrisée. L’album sort en avril 2022 chez POA / Quart de Lune, distribué par UVM. Il est un réservoir pour de nombreuses expérimentations artistiques. Cette forme a permis d’inviter pour des collaborations scéniques ou discographiques, Kaabi Kouyate, Denis Guivarsch, Yan Péchin, Sandra Nkaké.


Au cours de ces années folles, il a travaillé également avec (scène – recording) : Ziggy Marley, Imed Alibi, Guillaume Perret, Bilal, Feist, Liane Foly, Hindi Zahra, Melissa Laveaux, Raul Midon, Micky Green, Benjamin Biolay, Alpha Blondy, Nguyen Lé, Olivier Temime, Jeremy Jouve, Dani, Blick Bassy, Souad Massi, B’net Houariyat, Fred Pallem, Helena Nogueira, Malia, Lâam, Stacey Kent, Keren Ann, Sandrine Kiberlain, Maalems Hamid El Kasri et Abdelkebir Merchane, Alana Filippi, Jamey Haddad, Djely Moussa Kouyate, Princess Erika, Amina, Arto Tuncboyatsian, Julien Lourau, Joe Bowie, Ali Wague, Oumou Sangare…..